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VIIIe RENCONTRES DU CIERV: Des écrivains en temps de guerre et d’occupation; 1940-1944

14-15 novembre 2024

14-15 NOVEMBRE 2024

Salle des fêtes de Vichy

VIIIe RENCONTRES DU CIERV

DES ÉCRIVAINS EN TEMPS DE GUERRE ET D’OCCUPATION, 1940-1944

Programme:

    VENDREDI 15 NOVEMBRE

13 heures 30 :

Accueil

14 heures : Ouverture des Rencontres 

14 heures 15- 15 heures 15

Bénédicte VERGEZ-CHAIGNON

Les Décombres de Lucien Rebatet : phénomène d’édition ou manifeste politique ?

15 heures 45 – 17 heures

Anne SIMONIN 

 Vercors et «  Le silence de la mer »

SAMEDI 16 NOVEMBRE

     9 heures- 10 heures 15 

 Cécile VAST

Ecrivains dans la Résistance, écrivains de la Résistance (1940-1944)  

10 heures 30 -11 heures 45

Anne PHILIBERT

  François Mauriac, un écrivain de zone occupée

14 heures 15

Aurélien D’AVOUT

Aragon et la guerre de 1940 : écrire, récrire l’histoire

15 heures 30- 17 heures

Xavier DONZELLI

Paul Eluard ; Liberté, un champ d’amour et de guerre

 

 

13 Octobre 1941, PERIGNY, PETAIN SE FAIT MAITRE D’ECOLE

Le lundi 13 octobre 1941, la petite commune de Périgny (575 habitants), située à 20 kilomètres de Vichy reçoit le Maréchal Pétain, chef de l’Etat Français, pour une visite brève (parti de Vichy à 14 heures 15, il quitte Périgny à 15 heures 30), mais à laquelle il souhaite donner une portée nationale. Il vient en effet y prononcer, à l’occasion de la rentrée scolaire, depuis l’école du village, une allocution radiodiffusée portant spécifiquement sur les questions d’éducation, à destination des élèves mais, au-delà, de tous les Français. Il est donc accompagné d’un aréopage de personnalités ;

13 octobre 1941, Périgny, Pétain se fait maitre d’école

PARCOURS DE VISITE VICHY 1940-1944

Depuis 2018, le Rectorat de l’Académie de Clermont-Ferrand avait affecté un professeur-relais auprès du CIERV. Grâce à ce soutien, nous avons pu mettre à disposition des enseignants plusieurs projets pédagogiques et, surtout, depuis deux ans, proposer des visites accompagnées des principaux lieux  de Vichy ayant un lien avec l’histoire des années 1940-1944. De nombreux professeurs et leurs élèves ont pu en bénéficier.

Le Rectorat de l’Académie de Clermont-Ferrand a décidé de mettre fin à ce partenariat à compter du 1er septembre 2024. Le CIERV ne bénéficie plus de la présence d’un professeur relais et n’est donc plus en mesure de répondre à toutes les demandes de visite qui lui seront adressées. Leur accompagnement repose désormais entièrement sur la base du bénévolat  des membres du CIERV et dépend donc de leur disponibilité.

Prendre contact à ciervichy@orange.fr, si possible très en amont  de la date envisagée.

PROJECTION DU FILM DE MARCEL OPHULS « LE CHAGRIN ET LA PITIÉ »

 SAMEDI 28 SEPTEMBRE 2024

9 heures-17 heures

Cinéma Grand Écran Vichy

Projection du film de Marcel Ophuls

Le chagrin et la Pitié.

Chronique d’une ville sous l’occupation, Clermont-Ferrand

Suivie d’un débat en présence de Simon ROZEL, doctorant à Paris 1 Sorbonne

LE CHAGRIN ET LA PITIÉ

LE RÉALISATEUR :

Marcel OPHÜLS : Fils du cinéaste et metteur en scène de théâtre Max Ophuls, il est né en Allemagne en 1927. Sa famille s’exile en France en 1933, puis aux Etats-Unis en 1941. Après avoir été GI au Japon, il revient en France en 1950, il devient l’assistant de Julien Duvivier, puis de son père, notamment pour Lola Montés en 1955. Il travaille à l’ORTF qu’il quitte en 1968 et  se consacre ensuite surtout au documentaire historique : Munich ou la paix pour cent ans en 1967, Le Chagrin et la Pitié en 1969, Memory of Justice (le procès de Nuremberg) en 1976, Hôtel Terminus  (Klaus Barbie) en 1978, November Tage en 1991, Veillée d’armes (Sarajevo)  en 1994, Un voyageur en 2013.

LE FILM ET SA RÉCEPTION :

Il est réalisé en 1969 avec l’aide d’André Harris et Alain de Sedouy. Son sous-titre est « Chronique d’une ville française sous l’Occupation ». Si les auteurs ont fait le choix de Clermont-Ferrand, le film n’est pas une chronique d’histoire locale ; la capitale auvergnate n’est souvent qu’un  prétexte à un propos plus général, notamment dans sa première partie. Commandé par la télévision suisse, avec participation de la télévision allemande, monté à Hambourg, il rencontre un certain succès public à sa sortie en 1971 (600000 spectateurs en salle), mais l’ORTF refuse de le diffuser, sans aucun doute à la demande des plus hautes autorités de l’Etat. Cette interdiction ne fait qu’amplifier son succès ; il devient bientôt un film culte, perçu dans l’opinion comme une référence désormais incontournable pour qui voudrait s’informer sur les comportements des Français en période d’occupation. Il suscite pourtant de vives critiques, peu entendues, venant notamment de Simone Veil qui parle d’ « un film pernicieux », et de Germaine Tillion qui affirme que « de ce film se dégage l’idée d’un pays hideux. Le profil n’est pas ressemblant ». Ce n’est qu’en 1981 qu’il est diffusé sur les chaines de la télévision publique, avec un record d’audience.

Ce succès s’explique aisément par plusieurs facteurs :

  • le contexte d’après 1968 qui voit les jeunes générations remettre en question l’héritage de leurs ainés et notamment leurs récits mémoriels. La volonté affichée par Ophüls de montrer des pans méconnus des années noires et, ce faisant, de démystifier un légendaire héroïsant, abondamment propagé depuis 1945, notamment dans les milieux gaullistes et communistes par le biais des commémorations, rencontre cette attente d’un discours neuf au sein des jeunes générations.
  • Un nouveau contexte historiographique se met en place depuis la fin des années soixante. Les travaux qui faisaient plus ou moins autorité jusque-là, par exemple ceux de Robert Aron (Histoire de Vichy, 1954), sont fortement remis en cause, dès 1967 par Eberhardt Jäckel (La France dans l’Europe de Hitler, 1966, traduit en français en 1968) et surtout en 1972 par Robert Paxton, (Vichy France ; Old guard and new order ; La France de Vichy, Seuil 1973).

Le film devient alors un film référence, un passage obligé pour qui veut s’informer sur les comportements collectifs entre 1940 et 1944. Il s’impose même dans les programmes scolaires au début du XXe siècle comme une sorte de repère historiographique et mémoriel majeur. Il contribue à la diffusion d’une sorte de vulgate (l’expression est de Pierre Laborie) qui, sans excès de nuance, ni souci de la complexité historique, propage l’idée selon laquelle, finalement les Français, dans leur immense majorité n’auraient pas été d’esprit résistant, mais se seraient montrés attentistes, accommodants ou indifférents. La volonté d’Ophüls de combattre une vulgate, celle de l’héroïsme des Français, aboutit paradoxalement à la création d’une autre vulgate, opposée, celle d’un peuple veule et lâche. Françoise Giroud, sans grand souci du sens des mots, s’en fait la porte-parole lorsqu’elle affirme « La France dans son immense majorité a été pétainiste, c’est-à-dire veule »            (L’Express, 3 mai 1971).

LE FILM VU DE 2020 :

Depuis cinquante ans, Le Chagrin et la Pitié ne cesse de faire débat dans les médias et de nourrir les discussions des historiens. Il a suscité une multitude d’articles, de livres, et par le phénomène classique du commentaire sur le commentaire,  a conduit certains à voir dans le film ce qu’ils pensent y figurer plutôt que ce qui s’y trouve véritablement, ce qu’ils ont intériorisé comme y figurant, sous l’effet de propos répétés par l’opinion commune, sans plus de vérification. Le film semble avoir échappé à son auteur, par un effet d’emballement qui a conduit au fil des années, en fonction des évolutions du contexte culturel et des attentes de la société, à imposer une forme de prêt à penser, une histoire légitimée par le discours commun répété à l’envi, sans que soient toujours assurées les prémisses de ces affirmations ni que les concepts soient interrogés. L’on peut parfois se demander si tous ceux qui parlent du film l’ont vu ou revu récemment : ainsi, tel historien affirme que De Gaulle serait absent du film et que son nom ne serait même pas prononcé. Or, la partie 2 consacre plusieurs minutes à la France libre et reprend même une partie d’un discours de Gaulle. D’autres affirment que la Résistance y serait maltraitée, alors même qu’une longue place est faite aux frères Grave, à Coulaudon, à Mendes France, à Bidault, à d’Astier de la Vigerie, dont les propos sont mis en valeur avec force.  Le film est donc accusé d’avoir contribué à substituer un récit coloré en noir à une légende rose, de déconsidérer la résistance, de donner une place excessive à des phénomènes minoritaires (par exemple le long entretien avec Christian de La Mazière, engagé dans la division Charlemagne).

Certes, nombreux sont les historiens qui mettent en avant les omissions graves du film. Centrant son propos sur une ville, Clermont-Ferrand, il s’en écarte souvent, prend insuffisamment en compte la chronologie, laisse passer quelques erreurs factuelles gênantes : Pierre Mendes France présenté de façon répétée comme président du Conseil en 1939-1940, la place de Jaude devenue la place des Jaudes) ; le couplage texte-image est parfois pris en défaut et les documents d’archives ne sont ni sourcés ni datés. Surtout, Ophüls – et l’on ne peut croire qu’il s’agisse d’un oubli- omet de parler d’évènements fondamentaux qui se déroulèrent dans la capitale auvergnate censée, selon le titre du film, être l’objet d’étude : rien sur le repli de l’Université de Strasbourg, les activités de résistance qui s’y organisent, rien sur les rafles qui la déciment, notamment celle du 25 novembre 1943 (on ne peut que s’étonner que des nombreuses heures de tournage sur ce sujet, rien n’ait été retenu dans la version finale). Rien non plus sur la résistance par sabotage au sein des usines Michelin, pas plus que sur les activités clandestines au sein du journal La Montagne. Rien non plus sur la création à Clermont-Ferrand, dans un restaurant de la place de Jaude, du mouvement Libération-Sud, notamment avec Lucie Aubrac, Emmanuel d’Astier de la Vigerie et Jean Cavaillés. Claude Lanzmann, résistant à Clermont, reprochera ces oublis à Ophüls, ce qui contribua à éloigner les deux amis l’un de l’autre. D’un strict point de vue factuel, le film est donc très incomplet et sans aucun doute réducteur, ce que montre sans ambiguïté l’historien américain John Sweets en 1996 (Clermont-Ferrand à l’heure allemande, Plon, 1996). Mais, on remarquera qu’Ophüls affirme avec force ne pas avoir voulu faire un travail d’historien, ni donner une interprétation (d’où l’absence de commentaire off ; le film suggère plus qu’il n’affirme). Il n’a d’ailleurs jamais voulu travailler avec des historiens pour ses documentaires.

Sans doute, en donnant à Christian de La Mazière une place importante, Ophüls a-t-il mis l’accent sur un aspect peu développé dans les années cinquante et soixante, un engagement pro-allemand allant jusqu’à l’entrée dans la Waffen SS.  Mais, en lui accordant une telle importance, qui montre que les comportements collectifs ne se sont pas limités à une geste résistante héroïque, il réduit implicitement celle-ci à une minorité, voire à la marginalité (si l’on suit les propos prononcés par D’Astier de la Vigerie), et renvoie par des exemples parfois caricaturaux la masse de la population à une forme d’indifférence et d’individualisme à courte vue  (l’entretien avec Géminiani par exemple). L’idée que non seulement la Résistance était minoritaire, ce que tout le monde admettra, mais que, pour une part, elle reposerait sur un mythe, c’est-à-dire un légendaire, revient en fait à la déconsidérer et à remettre parfois en question la réalité des actions de ses membres. A l’inverse, l’idée que la majorité des Français aurait été attentiste ou accommodante à l’Occupant, devient une vérité admise sans plus de questionnement.

C’est contre cette nouvelle vulgate que Pierre Laborie publie en 2011  Le Chagrin et le Venin (Editions Fayard). Il y affirme que, confondant l’opinion des Français avec la fièvre commémorative des officiels, l’on a sans aucun doute surévalué la force de la légende rose et du mythe résistantialiste dans les années cinquante et soixante, surévaluation qui contribue à accentuer l’impression de rupture brutale dans le récit mémoriel des années soixante-dix.

Il insiste sur la complexité des comportements individuels et collectifs au cours des années d’occupation. Contrairement à ce qui est affirmé parfois avec la force de l’habitude à partir d’une lecture convenue du Chagrin et la Pitié, les Français ne furent jamais majoritairement pétainistes, même s’ils furent longtemps maréchalistes. Cette dernière attitude put, quant à elle, conduire à des formes d’engagement fort divers, voire opposés. L’on sait également que la collaboration suscita d’emblée et de façon durable un rejet de la grande majorité de l’opinion. Enfin, si la Résistance, au sens d’un engagement actif contre l’occupant et ses soutiens, transgressif de l’ordre établi, en toute conscience du sens de l’action et des risques encourus, fut assurément le fait d’une minorité, son action ne put se déployer que grâce à des solidarités, à un ancrage social en progression de 1941 à 1944 dans une opinion qui, tout en ne s’engageant pas dans l’action directe, la soutint, voire lui apporta son aide. La Résistance ne peut donc se limiter à des parcours individuels de personnes en marge, comme l’affirme d’Astier de la Vigerie ; elle est un phénomène collectif (« ces mille fils confiants dont pas un ne devait rompre » dont parle René Char dans Les feuillets d’Hypnos et auxquels il dut d’être sauvé) et ne peut croitre que par un ancrage social qui se développe en 1942-1944, ce que le film ne montre guère.

L’attentisme, dont on crédite les Français à partir d’une lecture sans doute excessive du Chagrin et la Pitié, à partir de cas singuliers qui ne peuvent avoir valeur générale, n’est donc pas nécessairement synonyme de passivité et ne signifie  pas une acceptation de l’ordre imposé ; il peut résulter de motivations multiples : certes arrangements plus ou moins contraints par les nécessités de la vie quotidienne, suivisme, souci de durer, peur, résignation, mais aussi dignité et repli sur « Le silence de la mer », non consentement, désobéissance tacite, refus silencieux, parfois soutien ponctuel à ceux qui contestent l’ordre établi. Dans un contexte évolutif, l’analyse des opinions ne peut dont se résumer à un schéma binaire, résistants-collaborateurs, héros-lâches et doit être envisagée au travers de la complexité, de l’ambivalence, du « penser-double » et du « vivre-double ».

Au-delà des vulgates, roses ou noires, héroïsantes  ou accusatrices, est donc venu le temps de l’analyse distanciée. Cinquante ans après sa sortie, Le Chagrin et la Pitié, dont l’importance n’est pas niable, apparait comme un film daté (Ophüls lui –même affirme qu’il est fait pour les Français de 1969, pas pour ceux de l’an 2000), en même temps symptôme et vecteur d’une nouvelle mémoire, qui ne s’est jamais voulu un travail d’historien, mais l’œuvre d’un cinéaste qui entend proposer un spectacle, par un montage habile usant souvent de l’implicite, voire du clin d’œil, ne se privant pas parfois de tendre des pièges à ses interlocuteurs (l’interview de Marius Klein). Il témoigne donc  au moins autant des questionnements de son auteur et de son époque qu’il ne décrit scientifiquement la réalité des comportements collectifs en temps d’occupation à Clermont-Ferrand.

22 JUIN 2024 CONFÉRENCE DE JEAN-FRANCOIS CHANET: JEAN ZAY, MINISTRE REFORMATEUR

 

 

SAMEDI 22 JUIN 2024

15 heures 30

THÉÂTRE DE CUSSET

CONFÉRENCE

JEAN ZAY, MINISTRE RÉFORMATEUR

JEAN-FRANCOIS CHANET

Professeur Sciences Po Paris

 

En hommage à Jean Zay, assassiné le 20 juin 1944, au lieu-dit Les Malavaux (commune de Molles), le comité en l’honneur des 80 parlementaires du 10 juillet 1940 et des passagers du Massilia, les municipalités de Molles et Cusset, organisent une semaine mémorielle qui comprendra une représentation théâtrale, des conférences, une exposition et une cérémonie qui aura lieu le lundi 24 juin en présence du premier ministre, Mr Gabriel Attal.

Le CIERV apporte sa contribution à cette semaine mémorielle en organisant samedi 22 juin à 15 heures 30, une conférence de Mr Jean-François Chanet,

 Jean Zay, ministre réformateur.

Jean-François Chanet est professeur d’histoire contemporaine à Sciences Po Paris ; il a été recteur de l’Académie de Besançon et vient d’être élu président du comité d’histoire de l’Education Nationale. Il est l’un des meilleurs spécialistes de l’histoire de la IIIe République et s’est particulièrement intéressé au lien entre République, Nation, Ecole, Armée. Plusieurs de ses livres font autorité ; L’Ecole républicaine et les petites patries (Aubier, 1996), Vers l’armée nouvelle : République conservatrice et réforme militaire (Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2006). On lui doit également un essai sur Georges Clemenceau ; dans le chaudron des passions républicaines (Gallimard 2021) et, plus récemment, 1907 Un pacte de suicide au lycée Blaise Pascal (Editions Midi-Pyrénéennes, 2024). Il a également contribué à la publication du tome 12 des Œuvres de Jean Jaurès, Penser dans la mêlée (1907-1910) (Fayard, 2021). 

Nul n’était donc mieux placé que lui pour évoquer le rôle de Jean Zay au ministère de l’Education Nationale et des Beaux-Arts entre 1936 et 1939, les réformes majeures qu’il y initia à partir d’une haute idée de l’Ecole comme creuset de la Nation et fondement de la République.

CONFÉRENCE DE JEAN-FRANÇOIS CHANET « Jean Zay, ministre réformateur »

Dans le cadre des manifestations organisées par le Comité en l’honneur des 80 et des passagers du Massilia,  en mémoire de Jean Zay,

SAMEDI 22 juin 2024 à 15 heures 30

Théâtre de Cusset

Conférence de Jean- François CHANET (Professeur Sciences Po Paris, Membre de l’Institut universitaire de France, Ancien recteur de l’académie de Bourgogne-Franche-Comté)

JEAN ZAY, MINISTRE RÉFORMATEUR

Entrée libre

BROCHURE du CIERV n°7 « Sports et sportifs en France- 1940-1944 »

La brochure rassemblant les communications présentées lors des rencontres 2023 (Sports et sportifs en France -1940-1944 est disponible. Elle peut être retirée à l’occasion des conférences du CIERV. Elle est gratuite pour les adhérents de l’association. Elle peut être acquise, pour la somme de 10 euros, en nous contactant à ciervichy@orange.fr

Des exemplaires des brochures parues depuis 2019 sont encore disponibles. Les personnes souhaitant en disposer peuvent nous contacter à l’adresse suivante: ciervichy@orange.fr

Paul RIVES; de la SFIO à la Collaboration

PAUL RIVES De la SFIO à la Collaboration   

Paul Rives appartient à longue liste des hommes, venus de la gauche, et ralliés en 1940 au Maréchal Pétain, parfois à la collaboration voire au collaborationnisme, avec des intensités variables dans l’engagement: de Belin à Spinasse, de Déat à Marion ou à Doriot, en passant par Max Bonnafous, Gaston Bergery, René Château, Claude Jamet, Ludovic Zoretti, Félicien Challaye, Alexandre Zevaes, tous ont fait un choix sans retour qui peut aujourd’hui surprendre, mais auquel l’on trouve des explications, sinon des justifications. Paul Rives n’a certes occupé qu’un rôle mineur dans les années 1940-1944.

13 AVRIL 2024 CONFÉRENCE DE Christophe LUCAND « Le vin des nazis ». Comment les caves françaises ont été pillées durant l’Occupation

Christophe LUCAND est agrégé et docteur en histoire. Il est chargé de cours à Sciences po Paris et chercheur associé à la chaire Unesco « Cultures et traditions du vin » de l’Université de Bourgogne. Spécialiste des mondes de la vigne et du vin, il est l’auteur de nombreux ouvrages, comme Les négociants en vins de Bourgogne. De la fin du XIXe siècle à nos jours (Editions Féret, 2011), Le pinard des poilus (Presses Universitaires de Dijon, 2015), et « Le vin et la guerre. Comment les nazis ont fait main basse sur le vignoble français (Armand Colin, 2019).

Dés les premiers jours de l’avancée allemande en territoire français, en mai 1940, l’envahisseur organise un système de captation du vin français. En quelques mois, le IIIe Reich puise avec méthode dans les réserves accumulées par un demi-siècle de surproduction. La rapacité des dirigeants nazis est sans limite en ce domaine comme en d’autres ; les dignitaires du Reich, Goering en tête, l’ambassade allemande à Paris (Abetz) les officiers supérieurs mais également des fonctionnaires du parti nazi organisent ce qu’il faut bien appeler un pillage systématique, une « ruée vers l’or rouge »conduite  par un « service des vins français» et une cohorte de Weinfûrher. Ce pillage ne peut se faire que grâce à la complicité intéressée d’acteurs du monde viticole français, propriétaires, négociants, notabilités tels « Monseigneur » Mayol de Lupé ou Marie Charles Jean Melchior de Polignac, le tout Paris de la collaboration et quelques trafiquants interlopes.

Plusieurs dizaines de millions d’hectolitres, tel fut le butin prélevé pendant quatre ans au profit du parti hitlérien, de ses dirigeants, de l’armée allemande. Le livre de Christophe Lucand met l’accent sur un aspect de l’occupation rarement abordé, selon l’auteur encore en grande partie tabou, un « drame irréparable qui sauva la vigne et le vin français de la dévastation au prix fort du déshonneur ».