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VIIIe RENCONTRES DU CIERV: Des écrivains en temps de guerre et d’occupation; 1940-1944

14-15 novembre 2024

14-15 NOVEMBRE 2024

Salle des fêtes de Vichy

VIIIe RENCONTRES DU CIERV

DES ÉCRIVAINS EN TEMPS DE GUERRE ET D’OCCUPATION, 1940-1944

Programme:

    VENDREDI 15 NOVEMBRE

13 heures 30 :

Accueil

14 heures : Ouverture des Rencontres 

14 heures 15- 15 heures 15

Bénédicte VERGEZ-CHAIGNON

Les Décombres de Lucien Rebatet : phénomène d’édition ou manifeste politique ?

15 heures 45 – 17 heures

Anne SIMONIN 

 Vercors et «  Le silence de la mer »

SAMEDI 16 NOVEMBRE

     9 heures- 10 heures 15 

 Cécile VAST

Ecrivains dans la Résistance, écrivains de la Résistance (1940-1944)  

10 heures 30 -11 heures 45

Anne PHILIBERT

  François Mauriac, un écrivain de zone occupée

14 heures 15

Aurélien D’AVOUT

Aragon et la guerre de 1940 : écrire, récrire l’histoire

15 heures 30- 17 heures

Xavier DONZELLI

Paul Eluard ; Liberté, un champ d’amour et de guerre

 

 

PROJECTION DU FILM DE MARCEL OPHULS « LE CHAGRIN ET LA PITIÉ »

 SAMEDI 28 SEPTEMBRE 2024

9 heures-17 heures

Cinéma Grand Écran Vichy

Projection du film de Marcel Ophuls

Le chagrin et la Pitié.

Chronique d’une ville sous l’occupation, Clermont-Ferrand

Suivie d’un débat en présence de Simon ROZEL, doctorant à Paris 1 Sorbonne

LE CHAGRIN ET LA PITIÉ

LE RÉALISATEUR :

Marcel OPHÜLS : Fils du cinéaste et metteur en scène de théâtre Max Ophuls, il est né en Allemagne en 1927. Sa famille s’exile en France en 1933, puis aux Etats-Unis en 1941. Après avoir été GI au Japon, il revient en France en 1950, il devient l’assistant de Julien Duvivier, puis de son père, notamment pour Lola Montés en 1955. Il travaille à l’ORTF qu’il quitte en 1968 et  se consacre ensuite surtout au documentaire historique : Munich ou la paix pour cent ans en 1967, Le Chagrin et la Pitié en 1969, Memory of Justice (le procès de Nuremberg) en 1976, Hôtel Terminus  (Klaus Barbie) en 1978, November Tage en 1991, Veillée d’armes (Sarajevo)  en 1994, Un voyageur en 2013.

LE FILM ET SA RÉCEPTION :

Il est réalisé en 1969 avec l’aide d’André Harris et Alain de Sedouy. Son sous-titre est « Chronique d’une ville française sous l’Occupation ». Si les auteurs ont fait le choix de Clermont-Ferrand, le film n’est pas une chronique d’histoire locale ; la capitale auvergnate n’est souvent qu’un  prétexte à un propos plus général, notamment dans sa première partie. Commandé par la télévision suisse, avec participation de la télévision allemande, monté à Hambourg, il rencontre un certain succès public à sa sortie en 1971 (600000 spectateurs en salle), mais l’ORTF refuse de le diffuser, sans aucun doute à la demande des plus hautes autorités de l’Etat. Cette interdiction ne fait qu’amplifier son succès ; il devient bientôt un film culte, perçu dans l’opinion comme une référence désormais incontournable pour qui voudrait s’informer sur les comportements des Français en période d’occupation. Il suscite pourtant de vives critiques, peu entendues, venant notamment de Simone Veil qui parle d’ « un film pernicieux », et de Germaine Tillion qui affirme que « de ce film se dégage l’idée d’un pays hideux. Le profil n’est pas ressemblant ». Ce n’est qu’en 1981 qu’il est diffusé sur les chaines de la télévision publique, avec un record d’audience.

Ce succès s’explique aisément par plusieurs facteurs :

  • le contexte d’après 1968 qui voit les jeunes générations remettre en question l’héritage de leurs ainés et notamment leurs récits mémoriels. La volonté affichée par Ophüls de montrer des pans méconnus des années noires et, ce faisant, de démystifier un légendaire héroïsant, abondamment propagé depuis 1945, notamment dans les milieux gaullistes et communistes par le biais des commémorations, rencontre cette attente d’un discours neuf au sein des jeunes générations.
  • Un nouveau contexte historiographique se met en place depuis la fin des années soixante. Les travaux qui faisaient plus ou moins autorité jusque-là, par exemple ceux de Robert Aron (Histoire de Vichy, 1954), sont fortement remis en cause, dès 1967 par Eberhardt Jäckel (La France dans l’Europe de Hitler, 1966, traduit en français en 1968) et surtout en 1972 par Robert Paxton, (Vichy France ; Old guard and new order ; La France de Vichy, Seuil 1973).

Le film devient alors un film référence, un passage obligé pour qui veut s’informer sur les comportements collectifs entre 1940 et 1944. Il s’impose même dans les programmes scolaires au début du XXe siècle comme une sorte de repère historiographique et mémoriel majeur. Il contribue à la diffusion d’une sorte de vulgate (l’expression est de Pierre Laborie) qui, sans excès de nuance, ni souci de la complexité historique, propage l’idée selon laquelle, finalement les Français, dans leur immense majorité n’auraient pas été d’esprit résistant, mais se seraient montrés attentistes, accommodants ou indifférents. La volonté d’Ophüls de combattre une vulgate, celle de l’héroïsme des Français, aboutit paradoxalement à la création d’une autre vulgate, opposée, celle d’un peuple veule et lâche. Françoise Giroud, sans grand souci du sens des mots, s’en fait la porte-parole lorsqu’elle affirme « La France dans son immense majorité a été pétainiste, c’est-à-dire veule »            (L’Express, 3 mai 1971).

LE FILM VU DE 2020 :

Depuis cinquante ans, Le Chagrin et la Pitié ne cesse de faire débat dans les médias et de nourrir les discussions des historiens. Il a suscité une multitude d’articles, de livres, et par le phénomène classique du commentaire sur le commentaire,  a conduit certains à voir dans le film ce qu’ils pensent y figurer plutôt que ce qui s’y trouve véritablement, ce qu’ils ont intériorisé comme y figurant, sous l’effet de propos répétés par l’opinion commune, sans plus de vérification. Le film semble avoir échappé à son auteur, par un effet d’emballement qui a conduit au fil des années, en fonction des évolutions du contexte culturel et des attentes de la société, à imposer une forme de prêt à penser, une histoire légitimée par le discours commun répété à l’envi, sans que soient toujours assurées les prémisses de ces affirmations ni que les concepts soient interrogés. L’on peut parfois se demander si tous ceux qui parlent du film l’ont vu ou revu récemment : ainsi, tel historien affirme que De Gaulle serait absent du film et que son nom ne serait même pas prononcé. Or, la partie 2 consacre plusieurs minutes à la France libre et reprend même une partie d’un discours de Gaulle. D’autres affirment que la Résistance y serait maltraitée, alors même qu’une longue place est faite aux frères Grave, à Coulaudon, à Mendes France, à Bidault, à d’Astier de la Vigerie, dont les propos sont mis en valeur avec force.  Le film est donc accusé d’avoir contribué à substituer un récit coloré en noir à une légende rose, de déconsidérer la résistance, de donner une place excessive à des phénomènes minoritaires (par exemple le long entretien avec Christian de La Mazière, engagé dans la division Charlemagne).

Certes, nombreux sont les historiens qui mettent en avant les omissions graves du film. Centrant son propos sur une ville, Clermont-Ferrand, il s’en écarte souvent, prend insuffisamment en compte la chronologie, laisse passer quelques erreurs factuelles gênantes : Pierre Mendes France présenté de façon répétée comme président du Conseil en 1939-1940, la place de Jaude devenue la place des Jaudes) ; le couplage texte-image est parfois pris en défaut et les documents d’archives ne sont ni sourcés ni datés. Surtout, Ophüls – et l’on ne peut croire qu’il s’agisse d’un oubli- omet de parler d’évènements fondamentaux qui se déroulèrent dans la capitale auvergnate censée, selon le titre du film, être l’objet d’étude : rien sur le repli de l’Université de Strasbourg, les activités de résistance qui s’y organisent, rien sur les rafles qui la déciment, notamment celle du 25 novembre 1943 (on ne peut que s’étonner que des nombreuses heures de tournage sur ce sujet, rien n’ait été retenu dans la version finale). Rien non plus sur la résistance par sabotage au sein des usines Michelin, pas plus que sur les activités clandestines au sein du journal La Montagne. Rien non plus sur la création à Clermont-Ferrand, dans un restaurant de la place de Jaude, du mouvement Libération-Sud, notamment avec Lucie Aubrac, Emmanuel d’Astier de la Vigerie et Jean Cavaillés. Claude Lanzmann, résistant à Clermont, reprochera ces oublis à Ophüls, ce qui contribua à éloigner les deux amis l’un de l’autre. D’un strict point de vue factuel, le film est donc très incomplet et sans aucun doute réducteur, ce que montre sans ambiguïté l’historien américain John Sweets en 1996 (Clermont-Ferrand à l’heure allemande, Plon, 1996). Mais, on remarquera qu’Ophüls affirme avec force ne pas avoir voulu faire un travail d’historien, ni donner une interprétation (d’où l’absence de commentaire off ; le film suggère plus qu’il n’affirme). Il n’a d’ailleurs jamais voulu travailler avec des historiens pour ses documentaires.

Sans doute, en donnant à Christian de La Mazière une place importante, Ophüls a-t-il mis l’accent sur un aspect peu développé dans les années cinquante et soixante, un engagement pro-allemand allant jusqu’à l’entrée dans la Waffen SS.  Mais, en lui accordant une telle importance, qui montre que les comportements collectifs ne se sont pas limités à une geste résistante héroïque, il réduit implicitement celle-ci à une minorité, voire à la marginalité (si l’on suit les propos prononcés par D’Astier de la Vigerie), et renvoie par des exemples parfois caricaturaux la masse de la population à une forme d’indifférence et d’individualisme à courte vue  (l’entretien avec Géminiani par exemple). L’idée que non seulement la Résistance était minoritaire, ce que tout le monde admettra, mais que, pour une part, elle reposerait sur un mythe, c’est-à-dire un légendaire, revient en fait à la déconsidérer et à remettre parfois en question la réalité des actions de ses membres. A l’inverse, l’idée que la majorité des Français aurait été attentiste ou accommodante à l’Occupant, devient une vérité admise sans plus de questionnement.

C’est contre cette nouvelle vulgate que Pierre Laborie publie en 2011  Le Chagrin et le Venin (Editions Fayard). Il y affirme que, confondant l’opinion des Français avec la fièvre commémorative des officiels, l’on a sans aucun doute surévalué la force de la légende rose et du mythe résistantialiste dans les années cinquante et soixante, surévaluation qui contribue à accentuer l’impression de rupture brutale dans le récit mémoriel des années soixante-dix.

Il insiste sur la complexité des comportements individuels et collectifs au cours des années d’occupation. Contrairement à ce qui est affirmé parfois avec la force de l’habitude à partir d’une lecture convenue du Chagrin et la Pitié, les Français ne furent jamais majoritairement pétainistes, même s’ils furent longtemps maréchalistes. Cette dernière attitude put, quant à elle, conduire à des formes d’engagement fort divers, voire opposés. L’on sait également que la collaboration suscita d’emblée et de façon durable un rejet de la grande majorité de l’opinion. Enfin, si la Résistance, au sens d’un engagement actif contre l’occupant et ses soutiens, transgressif de l’ordre établi, en toute conscience du sens de l’action et des risques encourus, fut assurément le fait d’une minorité, son action ne put se déployer que grâce à des solidarités, à un ancrage social en progression de 1941 à 1944 dans une opinion qui, tout en ne s’engageant pas dans l’action directe, la soutint, voire lui apporta son aide. La Résistance ne peut donc se limiter à des parcours individuels de personnes en marge, comme l’affirme d’Astier de la Vigerie ; elle est un phénomène collectif (« ces mille fils confiants dont pas un ne devait rompre » dont parle René Char dans Les feuillets d’Hypnos et auxquels il dut d’être sauvé) et ne peut croitre que par un ancrage social qui se développe en 1942-1944, ce que le film ne montre guère.

L’attentisme, dont on crédite les Français à partir d’une lecture sans doute excessive du Chagrin et la Pitié, à partir de cas singuliers qui ne peuvent avoir valeur générale, n’est donc pas nécessairement synonyme de passivité et ne signifie  pas une acceptation de l’ordre imposé ; il peut résulter de motivations multiples : certes arrangements plus ou moins contraints par les nécessités de la vie quotidienne, suivisme, souci de durer, peur, résignation, mais aussi dignité et repli sur « Le silence de la mer », non consentement, désobéissance tacite, refus silencieux, parfois soutien ponctuel à ceux qui contestent l’ordre établi. Dans un contexte évolutif, l’analyse des opinions ne peut dont se résumer à un schéma binaire, résistants-collaborateurs, héros-lâches et doit être envisagée au travers de la complexité, de l’ambivalence, du « penser-double » et du « vivre-double ».

Au-delà des vulgates, roses ou noires, héroïsantes  ou accusatrices, est donc venu le temps de l’analyse distanciée. Cinquante ans après sa sortie, Le Chagrin et la Pitié, dont l’importance n’est pas niable, apparait comme un film daté (Ophüls lui –même affirme qu’il est fait pour les Français de 1969, pas pour ceux de l’an 2000), en même temps symptôme et vecteur d’une nouvelle mémoire, qui ne s’est jamais voulu un travail d’historien, mais l’œuvre d’un cinéaste qui entend proposer un spectacle, par un montage habile usant souvent de l’implicite, voire du clin d’œil, ne se privant pas parfois de tendre des pièges à ses interlocuteurs (l’interview de Marius Klein). Il témoigne donc  au moins autant des questionnements de son auteur et de son époque qu’il ne décrit scientifiquement la réalité des comportements collectifs en temps d’occupation à Clermont-Ferrand.

CONFÉRENCE DE JEAN-FRANÇOIS CHANET « Jean Zay, ministre réformateur »

Dans le cadre des manifestations organisées par le Comité en l’honneur des 80 et des passagers du Massilia,  en mémoire de Jean Zay,

SAMEDI 22 juin 2024 à 15 heures 30

Théâtre de Cusset

Conférence de Jean- François CHANET (Professeur Sciences Po Paris, Membre de l’Institut universitaire de France, Ancien recteur de l’académie de Bourgogne-Franche-Comté)

JEAN ZAY, MINISTRE RÉFORMATEUR

Entrée libre

CONFERENCE DE Christophe LUCAND « Le vin des nazis ». Comment les caves françaises ont été pillées durant l’Occupation

SAMEDI 13 AVRIL 2024

14 heures 45

CENTRE CULTUREL DE VICHY

Conférence de Christophe LUCAND

« LE VIN DES NAZIS »

Comment les caves françaises ont été pillées durant l’Occupation

Christophe LUCAND est agrégé et docteur en histoire. Il est chargé de cours à Sciences po Paris et chercheur associé à la chaire Unesco « Cultures et traditions du vin » de l’Université de Bourgogne. Spécialiste des mondes de la vigne et du vin, il est l’auteur de nombreux ouvrages, comme Les négociants en vins de Bourgogne. De la fin du XIXe siècle à nos jours (Editions Féret, 2011),  Le pinard des poilus (Presses Universitaires de Dijon, 2015), et « Le vin et la guerre. Comment les nazis ont fait main basse sur le vignoble français (Armand Colin, 2019).

Dés les premiers jours de l’avancée allemande en territoire français, en mai 1940, l’envahisseur organise un système de captation du vin français. En quelques mois, le IIIe Reich puise avec méthode dans les réserves accumulées par un demi-siècle de surproduction. La rapacité des dirigeants nazis est sans limite en ce domaine comme en d’autres ; les dignitaires du Reich, Goering en tête, l’ambassade allemande à Paris (Abetz) les officiers supérieurs mais également des fonctionnaires du parti nazi organisent ce qu’il faut bien appeler un pillage systématique, une « ruée vers l’or rouge »n conduite  par un « service des vins français» et une cohorte de Weinfûrher. Ce pillage ne peut se faire que grâce à la complicité intéressée d’acteurs du monde viticole français, propriétaires, négociants, notabilités tels « Monseigneur » Mayol de Lupé ou Marie Charles Jean Melchior de Polignac, le tout Paris de la collaboration et quelques trafiquants interlopes.

Plusieurs dizaines de millions d’hectolitres, tel fut le butin prélevé pendant quatre ans au profit du parti hitlérien, de ses dirigeants, de l’armée allemande. Le livre de Christophe Lucand met l’accent sur un aspect de l’occupation rarement abordé, selon l’auteur encore en grande partie tabou, un « drame irréparable qui sauva la vigne et le vin français de la dévastation au prix fort du déshonneur ».

CONFÉRENCE DE MME ALYA AGLAN « RÉSISTER PAR L’HUMOUR »

SAMEDI  9 MARS 2024

14 heures 45 Centre culturel de Vichy

Salle Caillois

Madame Alya AGLAN est professeure d’histoire contemporaine à l’Université Paris1 Sorbonne, où elle dirige le centre Pierre Renouvin. Spécialiste de l’histoire de la France des années quarante, elle a publié de nombreux ouvrages sur la Résistance, notamment une étude sur le mouvement Libération Nord, La Résistance sacrifiée, Le mouvement Libération Nord (Flammarion 1999), puis un essai sur la notion même de Résistance, Le Temps de la Résistance (Editions Actes Sud 2008)  et participé à un ouvrage à propos de Jean Cavaillès, Jean Cavaillès résistant ou la pensée en actes (en collaboration avec Jean-Pierre Azéma, Flammarion, 2002). Plus récemment, elle a publié un ouvrage de synthèse intitulé La France à l’envers. La guerre de Vichy 1939-1945 (Folio Gallimard, 2015, deux volumes).

La conférence du 9 mars portera sur le rire en résistance, à partir de son ouvrage Le rire ou la vie ; Anthologie de l’humour résistant, 1940-1945 (Folio Gallimard 2023). Elle y montre comment l’humour fut une arme pour ceux qui luttaient contre l’occupant et ses complices. A la fois une façon de se rassurer en préservant un espace de liberté, mais aussi un moyen de dénonciation des mensonges de la propagande et des reniements de dirigeants engagés dans une politique de collaboration. La dérision, le pastiche, le détournement de chansons, de slogans, la caricature deviennent des armes et l’une de formes de la lutte, moins dérisoires que l’on pourrait le croire.

CONFÉRENCE DE Philippe COLLIN  » Léon Blum, le courage et la fidélité »

Samedi 3 février 2024

14 heures 45

Centre Culturel de Vichy

Philippe COLLIN, producteur à France Inter;

Léon Blum, le courage et la fidélité.

Philippe COLLIN est l’auteur d’un podcast  à propos de Léon Blum (consultable en ligne) et d’un livre « ‘ Léon Blum, une vie héroïque » publié en 2023 aux éditions  Armand Colin, en association avec France Inter. Il vient de produire un podcast à propos de cinq résistantes: Lucie Aubrac, Geneviève de Gaulle, Mila Racine, Simmone Mathieu, René Davelly.

 

3 février 2024 Assemblée Générale du CIERV

L’assemblée générale de notre association se déroulera

samedi 3 février 2024 à 10 heures au Centre Culturel de Vichy.

L’ordre du jour sera le suivant :

  • Approbation du compte-rendu de l’assemblée générale 2023
  • Présentation et mise au vote du rapport moral 2023
  • Présentation et mise au vote du rapport financier 2023
  • Présentation du programme des activités pour l’année 2024

Au-delà de cet ordre du jour imposé par les règles administratives, mais souvent très rituel, voire formel, nous souhaitons que l’assemblée générale soir un moment de débat entre les membres de l’association afin que nous puissions répondre au mieux aux attentes des adhérents. Afin d’orienter ce débat, nous vous suggérons les pistes de réflexion suivantes :

  • Êtes-vous satisfait de la qualité des conférences données au cours des derniers mois ? en cas de réponse négative, pourquoi ?
  • Le nombre de conférences vous parait-il trop élevé ? pas assez ?
  • Les thèmes abordés au cours des conférences ou des rencontres vous ont-ils semblé adaptés à vos attentes ?
  • Au cours des huit dernières années, ont été proposées près de 70 conférences. Parmi celles-ci 62 ont traité de sujets nationaux ou internationaux, 8 de sujets abordant l’histoire de la ville de Vichy et de sa région durant les années 1940-1945. Pensez-vous que cette proportion doive être maintenue ou modifiée ?
  • Quels thèmes souhaiteriez-vous voir abordés au cours des prochains mois et années ? Des propositions concrètes, avec des thèmes précis, seraient les bienvenues.
  • Quelles autres manifestations que des conférences souhaiteriez-vous voir mises en œuvre au cours des prochains mois/années ? Toute suggestion assortie de projets concrets serait appréciée.
  • Les brochures publiées par le CIERV répondent-elles à votre attente ? en cas de réponse négative, pourquoi ?
  • Pensez-vous que le rythme de deux brochures annuelles est adapté ? insuffisant ? trop important ?
  • Seriez-vous prêt(e) à contribuer par un article ou une note de lecture à la réalisation des prochains numéros de cette brochure du CIERV ?

Ce ne sont là que des pistes de réflexion susceptibles de permettre d’engager le débat. Elles ne sont nullement exclusives d’autres propositions qui permettraient d’améliorer le fonctionnement de l’association.

Des propositions peuvent nous être adressées avant même l’assemblée générale, afin de contribuer au débat lors de celle-ci.

Nous attachons une très grande importance à ce débat, sans tabou ni exclusive, où toutes les opinions doivent pouvoir s’exprimer librement. Aussi, nous espérons une participation massive à cette assemblée générale afin que s’exprime la pluralité des opinions et que chacun apporte sa contribution à la vie de l’association, donnant ainsi tout son sens à ce beau mot de la langue française.

17-18 novembre 7e Rencontres du CIERV  » Sports et sportifs en France, 1940 -1945″

PROGRAMME PROVISOIRE DES RENCONTRES DES 17 ET 18 NOVEMBRE 2023

CENTRE CULTUREL DE VICHY

VENDREDI 17 NOVEMBRE

13  heures 30

Accueil

14 heures-14 heures 15

Ouverture des Rencontres

14 heures 15- 15 heures 15

                         Paul DIETSCHY (Université de Franche-Comté)     

Le sport français en 1939

         15 heures 45- 17 heures

                     Michaël DELEPINE (Université de Bourgogne)

   « Les stades parisiens pendant la Seconde  Guerre mondiale : 1939-1945 »

         SAMEDI 18 NOVEMBRE

          9 heures -10 heures 15

Fabrice GRENARD (Directeur scientifique de la Fondation de la Résistance)

                                 La valorisation des sports de montagne par le régime de l’ « État français »

           10 heures 30- 11 heures 45

             Robert FASSOLETTE (CREPS Vichy)

                                   La guerre des rugbys entre 1940  1944

           14 heures 15-  15 heures 15

             Etienne  PENARD (UCO Angers)

                           Les Juifs de France et le sport pendant l’Occupation : Résister, sauver, survivre». 

      15 heures 15- 16 heures 15

             Jean VIGREUX (Université de Bourgogne)

                      Rino Della Negra, footballeur et partisan. Vie et sacrifice d’un jeune du groupe Manouchian

      16 heures 15 – 17 heures 15

                           Raphaëlle BELLON (agrégée d’histoire, enseignante détachée à la Fondation    de la Résistance)

                        Simonne Mathieu, trajectoire d’une Française libre . Des internationaux de    France de tennis aux côtés du général de Gaulle à Londres.

Conférence: Anne-Sophie ANGLARET, La légion française des combattants, une organisation de masse au service de Pétain.

Samedi 14 octobre 2023

14 heures 30

Salle des fêtes de Vichy

Anne-Sophie ANGLARET a publié en 2022 un ouvrage intitulé « A service de Pétain ? La Légion Française des Combattants » (CNRS éditions), à partir d’une thèse de doctorat soutenue précédemment.

Dans cet ouvrage, elle traite de ce qui fut sans aucun doute la principale organisation de masse en France au cours de la première moitié du 20e siècle. Si le sujet avait déjà été traité par Jean-Paul Cointet (La Légion française des combattants. vers le parti unique, Paris, 1993), Anne- Sophie Anglaret reprend le questionnement et y apporte des réponses neuves.

La Légion française des combattants fut créée par une décision de Pétain le 28 août 1940, avec pour objectif de rassembler dans une seule organisation tous les anciens combattants de 1914-1918, mais également de 1940, afin d’en faire « les yeux et les oreilles du Maréchal », dans toutes les communes de France et de l’Empire. Soit au total, environ un million et demi de personnes auxquelles viendront s’ajouter ensuite des volontaires de la Légion.

Les organisations d’anciens combattants existant en 1940 (UNC ; UF)  sont donc dissoutes et regroupées en un seul organisme. Le processus d’unification est lent et complexe, mais aboutit à un organisme structuré disposant de sections dans toutes les villes et villages, et organisé autour de la personne de Pétain. Plus ou moins actives, plus dans les villes qu’à la campagne, ces sections relaient les revendications des anciens combattants, participent aux rituels du régime (cérémonies aux monuments aux morts, lever des couleurs, fêtes annuelles de la Légion, œuvres de charité), mais cherchent à accéder à un rôle politique, de surveillance des municipalités, voire de noyautage de celles-ci. En effet, l’analyse sociologique conduite par Anne-Sophie Anglaret, puis l’étude lexicographique des textes produits par la Légion, conduisent à fortement réévaluer la dimension politique de cet organisme, qui par bien des aspects, se situe dans la continuité avec certaines organisations de l’avant-guerre, et notamment l’Union Nationale des Combattants, mais également du Parti Social Français, très marqués à droite, voire très critiques à l’égard de la politique d’une façon générale et de la République plus particulièrement. L’étude d’Anne-Sophie Anglaret conduit donc à fortement repolitiser l’histoire de la Légion des Combattants et à confirmer que si la Légion ne fut pas un embryon de parti unique qui ferait classer le régime de Pétain dans la catégorie des systèmes fascistes, elle fut indubitablement une force marquée par des présupposés antidémocratiques et un des instruments de la Révolution nationale.

D’autant qu’à partir de 1942, c’est à partir de certaines sections de la Légion que furent mis en place d’ abord le SOL, puis la Milice créée en janvier 1943 à Vichy. Si cette excroissance de la Légion ne concerna qu’une partie des adhérents, elle n’en témoigne pas moins d’un terreau propice localement à une dérive vers le collaborationnisme.

Cependant, elle put parfois être également, le point de départ d’engagements résistants, certes minoritaires, de la part de légionnaires conservateurs, voire réactionnaires en matière politique, mais anti-allemands et pour certains refusant la collaboration devenue soumission après novembre 1942.

Une telle organisation qui témoigne à la fois de la nature d’un premier Vichy, de ses échecs, mais également des ambiguïtés qui conduisirent à des itinéraires d’une grande diversité méritait bien à la fois une étude aussi profonde et une conférence qui ne le sera pas moins, dans une ville qui en fut le siège, malgré elle.